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Le message du pasteur sur
14e dimanche après la Trinité
11 Jésus, se rendant à Jérusalem, passait entre la Samarie et la Galilée. 12 Comme il entrait dans un village, dix lépreux vinrent à sa rencontre. Se tenant à distance, 13 (17 :12) ils élevèrent la voix, et dirent : (17 :13) Jésus, maître, aie pitié de nous ! 14 Dès qu'il les eut vus, il leur dit : Allez vous montrer aux sacrificateurs. Et, pendant qu'ils y allaient, il arriva qu'ils furent guéris. 15 .L'un d'eux, se voyant guéri, revint sur ses pas, glorifiant Dieu à haute voix. 16 Il tomba sur sa face aux pieds de Jésus, et lui rendit grâces. C'était un Samaritain. 17 Jésus, prenant la parole, dit : Les dix n'ont-ils pas été guéris ? Et les neuf autres, où sont-ils ? 18 Ne s'est-il trouvé que cet étranger pour revenir et donner gloire à Dieu ? 19 Puis il lui dit : Lève-toi, va; ta foi t'a sauvé.
"Mon âme, bénis l'Éternel ! Que tout ce qui est en moi bénisse son saint nom ! Mon âme, bénis l'Éternel, Et n'oublie aucun de ses bienfaits !"(Psaume 103 : 1,2).
Ainsi parle le psalmiste. Ainsi parle tout enfant de Dieu. Mais est-ce bien vrai ? Nous réjouissons nous chaque jour des bontés de Dieu, et lui disons nous merci ou bien sommes nous comme ces lépreux ingrats qui, après avoir été guéris, oublient leur bienfaiteur au point que Jésus s’interroge :
"Où sont ceux qui ont été guéris ?"
-Pourquoi l'ingratitude des neuf miraculés ?
-Pourquoi un seul se prosterne et adore son bienfaiteur divin ?
I
Jésus vient de montrer son immense bonté à travers une grande action. Il vient de guérir dix lépreux. Mais il est attristé par l'ingratitude de neuf d'entre eux. Ils sont partis comme des voleurs, comme si rien ne s'était passé ou comme s'ils ne devaient leur totale guérison à personne.
On a du mal à l'admettre. Oublier de dire merci parce qu'on a la tête ailleurs, cela se peut. Mais comment expliquer l'ingratitude de ces miraculés ? Jésus vient de leur changer la vie ! Il vient de les délivrer d'une maladie affreuse.
La lèpre vous privait de tout. Elle vous rongeait le visage, les mains et les pieds. Elle vous séparait des êtres chers et faisait de vous un exclu de la société, un indésirable, un impur. On en guérissait rarement. Quand on l'attrapait on était condamné à vie; on était comme dans le royaume des morts. Ces hommes ont donc bénéficié d'une guérison merveilleuse. Alors pourquoi cette ingratitude et cet oubli de leur bienfaiteur ?
Pourtant, n'est-ce pas eux qui, voyant Jésus de loin, crient : "Seigneur, aie pitié de nous !" ? Ils attendent donc de lui qu'il intervienne et qu'il fasse quelque chose pour les délivrer. Et maintenant qu'ils le sont, comment peuvent-ils l'oublier ?
Jésus ne s'est pas contenté de leur donner une pièce de monnaie. Il ne les a pas guéris à moitié seulement : le côté gauche et pas le côté droit. Il ne leur a rien demandé en échange, ni voeu, ni engagement, ni promesse, ni pèlerinage, ni trésor, ni fortune. De plus, il n'a pas guéri l'un moins bien que l'autre, les neufs ingrats moins bien que le dixième qui est revenu.
Tous ont été bénis simultanément, comme des princes. Tous ont retrouvé une santé parfaite, sans n’avoir à rien payer, sans remède contraignant et sans convalescence pénible. Tous pouvaient rentrer chez eux immédiatement et retrouver la femme et les enfants, les parents et les amis. Tous pouvaient reprendre leur place dans la société et regagner leur emploi. Pour tous c'était le plus beau jour de la vie, un de ces jours qu'on n'oublie jamais et dont le souvenir ne cesse plus de vous enchanter.
Pourtant, je ne comprends pas. Comment est-il possible qu'ils aient oublié leur docteur, ne serait-ce que pour le recommander à d’autres ? Comment se fait-il qu'ils ne se soient pas posé la question quant à son pouvoir et surtout quant à la qualité merveilleuse de ce pouvoir ?
Il y a des gens qui disent : je donnerais tout ce que je possède pour être guéri. Comment donc ces neuf lépreux ont-ils pu oublier leur bienfaiteur ? Eux, qui étaient instruits dans la religion d'Israël, puisque Jésus leur demande de se présenter aux sacrificateurs, ne savaient-ils pas que ce n'est que par le pouvoir de Dieu qu'on peut guérir si vite et si bien, et que celui qui détient un si grand pouvoir est au moins un ange du ciel ?
Et n'avaient-ils pas intérêt à retourner voir Jésus, ne serait-ce que pour avoir son nom et son adresse en vue d'obtenir de lui encore d'autres bénédictions ? Car, quand on connaît un bon médecin, on se le garde.
Et s'ils ont été guéris d'une maladie si désespérante n'est-ce pas la preuve que Dieu a été bon envers eux, qui ne sont, après tout, que des pécheurs comme le reste des hommes. Si Dieu a ce pouvoir sur nos maladies corporelles, ne peut-il pas nous guérir d'une maladie autrement plus grave, celle du péché qui nous condamne éternellement et qui nous prive de l'amour du Créateur ?
Chers amis, la bonté de Dieu ne nous pousse-t-elle pas à la repentance, c'est-à-dire à nous humilier de nos méchancetés et à nous faire chercher le pardon et la paix auprès du Seigneur ?
Décidément, ces neuf miraculés qui rentrent chez eux guéris n'ont rien compris. Et pourquoi n'ont-ils rien compris ? Il n'y a qu'une seule réponse : ils ne veulent rien devoir à Jésus parce qu'ils ne veulent pas le confesser comme le Sauveur venu de Dieu. Voilà la raison de leur ingratitude. Pour eux, Jésus n'est qu'un envoyé du ciel. Là s'arrête l'honneur qu'il mérite. Mais il n'est pas le Messie de Dieu.
"Où sont-ils ceux qui ont été guéris" dit Jésus. Le Seigneur vient de leur faire une belle démonstration de son infinie bonté. Il leur a donné un coup de pouce exceptionnel pour les aider à le reconnaître comme le Messie promis, celui qui est venu chercher les hommes dans la maladie du péché pour les délivrer et leur faire du bien éternellement, mais ils n'ont rien voulu voir. Ils viennent de passer à côté de celui qui a vraiment compassion d'eux et qui peut les guérir à salut pour leur bonheur éternel.
Combien de gens échappent à un accident, retrouvent du travail, guérissent d'une sale maladie, gagnent bien leur vie, vivent dans la paix et la sécurité, profitent largement des biens de la vie et cependant, ne voient pas à travers tout cela la main de Dieu qui les poussent à la repentance et à la confiance. Ils ont des pensées pour le hasard, pour la chance, pour la conjoncture des astres, pour leur bonne étoile, mais pas pour leur Créateur et Sauveur.
Il y a même de ces gens qui, comme les neufs lépreux, ont prié : Seigneur, aie pitié de nous, et qui, aussitôt guéris, ont oublié d'honorer Dieu comme leur Seigneur et Sauveur.
Ils veulent bien du secours et de l'aide, mais ils ne veulent pas que le Seigneur habite dans leur maison et leur coeur comme leur Sauveur personnel et leur ami fidèle.
Notre Sauveur ne veut pas être ce cachet d'aspirine, jeté négligemment dans le tiroir de la table de chevet, en cas de migraine, mais il veut être notre remède quotidien comme le pain est la nourriture du corps. Quiconque mange de ce pain vivra éternellement, dit-il.
II
Un seul des neuf fait demi-tour, revient sur ses pas et, à voix haute, comme un illuminé qui parle tout seul, glorifie Dieu. Puis, ayant retrouvé Jésus, il se prosterne, l'adore et lui rend grâces.
C'est un Samaritain, c'est-à-dire un exclu du peuple élu et un mal vu des Juifs, donc doublement rejeté tant à cause de sa lèpre que par suite de sa naissance.
Qui aura pitié de lui ? Or voici qu'il vient d'être comblé. Lui aussi, bien qu'étranger à Israël, a bénéficié d'une guérison totale, absolue, immédiate, sans condition, sans restriction. La bonté de Dieu est descendue sur son corps et dans son âme comme un rayon de soleil. Du coup ça a été la révélation, l'éblouissement. Il a vu que le Seigneur est bon envers quiconque l'invoque, que son amour s'étend à tous les hommes, quel que soit leur rang, leur condition, leur race, leur indignité. Il loue Dieu à haute voix comme quelqu'un qui dit partout les vertus d'un médecin génial.
Pourquoi aurait-il honte de celui qui a fait la démonstration de sa bonté et de sa force ? Il veut retrouver celui qui lui a fait du bien et l'adorer comme le Seigneur et le Sauveur.
Jésus, le voyant revenir, lui dit : va, ta foi ta sauvé !
Sauvé de quoi ? D'une autre lèpre : celle du péché. Jésus, par ces quelques mots, atteste publiquement que ce lépreux qui l'adore et lui rend grâces a compris toute la vérité au sujet du Messie de Dieu. Quiconque connaît bien le Sauveur des évangiles ne se trompe pas sur son pouvoir. Le sang versé du Christ guérit l'homme de la lèpre du péché et le délivre de toute condamnation. C'est la plus grande des guérisons.
Quiconque a compris le sens de cette guérison ne veut plus s'en passer. Il veut que ce Sauveur reste toujours avec lui. Il veut l'entendre dans la Parole, le retrouver dans ses méditations, lui parler dans ses prières, le chanter dans ses cantiques, le recevoir dans la Sainte Cène, l'écouter dans toutes ses promesses. Il veut de lui des consolations fortes et des garanties solides surtout dans les moments d'affliction.
Tout cela, le dixième lépreux, celui qui est revenu sur ses pas, l'a trouvé et compris. Le Seigneur qui vient de lui faire un si grand bien n'est plus pour lui une connaissance abstraite, impersonnelle, mais le Dieu grand et fort, riche en bonté et en fidélité qui agit dans sa vie et qui déroule sous ses pas un long tapis de bénédictions matérielles et spirituelles.
Et vous, chers amis, quelles sortes de lépreux êtes-vous ? Oubliez vous la bonté de Dieu ? N'êtes-vous pas les guéris du Seigneur ? Les miraculés de sa grâce ? Franchement, sortez vous de l'Église comme vous y êtes entrés, sans guérison, sans bénédiction ? Dieu marque-t-il votre existence par sa bonté ?
Ne vous a-t-il pas donné le pain, le travail et l'argent du travail, la paix, la réussite, la guérison, l'aide dans les problèmes difficiles, le secours dans des missions impossibles?
Ne vous a-t-il pas adoptés, gratuitement, facilement, joyeusement comme ses enfants bien-aimés ? Ne vous a-t-il pas guéris de la terrible lèpre du péché ? N'êtes-vous pas ses privilégiés depuis votre baptême ? Et ne continue-t-il pas à vous consoler par sa grâce toujours renouvelée, toujours présente ?
A-t-il jamais oublié de vous faire du bien et de vous garder par la foi pour le salut ? N'êtes-vous pas l'objet de ses serments les plus enflammés lorsqu'il vous dit :"quand une mère oublierait son enfant, moi je ne t'oublierai jamais ?"
"Ouvre mes lèvres, dit le psalmiste, pour que je dise tes merveilles !".
Nous sommes des lépreux guéris. Louons Dieu de tout notre coeur. Revenons sur nos pas pour lui dire notre joie de lui appartenir et d'être l'objet de sa bonté en Jésus-Christ.
Si nous disons le génie des grands hommes, combien plus devrions nous vanter celui de Jésus-Christ. Il fait tout à merveille ! Il nous réjouit comme personne ! Amen !
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