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Le message du pasteur sur
Réformation
19 Or, nous savons que tout ce que dit la loi, elle le dit à ceux qui sont sous la loi, afin que toute bouche soit fermée, et que tout le monde soit reconnu coupable devant Dieu. 20 Car nul ne sera justifié devant lui par les oeuvres de la loi, puisque c'est par la loi que vient la connaissance du péché. 21 Mais maintenant, sans la loi est manifestée la justice de Dieu, à laquelle rendent témoignage la loi et les prophètes, 22 justice de Dieu par la foi en Jésus-Christ pour tous ceux qui croient. Il n'y a point de distinction. 23 Car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu; 24 et ils sont gratuitement justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est en Jésus-Christ. 25 C'est lui que Dieu a destiné, par son sang, à être, pour ceux qui croiraient victime propitiatoire, afin de montrer sa justice, parce qu'il avait laissé impunis les péchés commis auparavant, au temps de sa patience, afin, dis-je, 26 de montrer sa justice dans le temps présent, de manière à être juste tout en justifiant celui qui a la foi en Jésus. 27 Où donc est le sujet de se glorifier ? Il est exclu. Par quelle loi ? Par la loi des oeuvres ? Non, mais par la loi de la foi. 28 Car nous pensons que l'homme est justifié par la foi, sans les oeuvres de la loi.
Le texte que je viens de vous lire répond d'une manière très claire à la question : Comment l'homme est-il sauvé ? L'apôtre s'y exprime avec une très grande précision et d'une manière catégorique, pour que personne ne soit dans le doute. Il s'agit en effet d'un sujet capital dont dépendent la consolation et le salut éternel d'une âme.
Ce texte fut un jour comme un soleil radieux dans le désespoir d'un jeune moine appelé Martin Luther. Le jour où il comprit comment un pécheur est justifié devant Dieu, ses tourments cessèrent et sa paix fut totale. Sa joie et son zèle pour la cause de Dieu devinrent ardents. Dieu en fit le chantre de la grâce.
Tout le monde est conscient que pour être sauvé il faut être juste. C'est d'une logique incontournable et indiscutable. Cela veut dire que pour être agréé auprès de Dieu, il faut acquérir une justice suffisante. Mais là est tout le problème.
Paul répond : oui, il faut une justice, mais une justice certaine, immense, sans reproche, mais attention, dit l'apôtre :
-Il a une justice qui tue
-Et il y a une justice qui sauve.
I
Qui dit justice, dit loi, et qui dit loi, dit obéissance à la loi. Dès la naissance, et d'une manière innée, l'homme est convaincu que c'est par l'obéissance qu'on règle ses problèmes avec Dieu. C'est pourquoi, toutes les religions du monde, y compris les églises chrétiennes, lorsqu'elles se détournent de l'Evangile, sont fondées sur un principe unique : le mérite. Ce n'est que par le mérite des bonnes actions qu'on peut apaiser la colère de Dieu (ou des dieux), gagner sa faveur et obtenir une vie meilleure pour le présent et dans l'au-delà. A partir de là, tout devient mérite : les prières, les actes cultuels, les dévotions, les offrandes, les sacrifices, les privations, les jeûnes, les abstinences, les pèlerinages, les résolutions, les serments secrets avec Dieu et tant d'autres dispositions.
Certains pensent que les questions doctrinales qui ont agité autrefois les églises, à l'époque des Réformateurs, sont aujourd'hui dépassées. C'est faux. L'homme naturel reste convaincu, au plus profond de lui-même, que seule une vie vertueuse donne la grâce. L'Eglise Catholique romaine n'a pas renié une seule syllabe des anathèmes du Concile de Trente, et notamment ces paroles : "Si quelqu'un dit que la foi qui justifie n'est qu'une confiance en la divine miséricorde qui, à cause de Christ, nous remet nos péchés ou que cette confiance suffit à nous justifier, qu'il soit anathème" (Canon 12, par. 1562).
Dans un article parut dans Fraternité-Yvelines, de septembre 96 N 42, p. 10, l'auteur d'un article intitulé :"Le pape, serviteur de l'unité", écrit : "Dans certains épisodes de l'Histoire, il est arrivé que la papauté manifeste son autorité d'une manière bien peu fidèle à cet esprit évangélique, et les chrétiens non catholiques en gardent un souvenir douloureux. A plusieurs reprises, les papes en ont demandé pardon pour l'Eglise..."
On pourrait certes, se réjouir de ce repentir, s'il n'y manquait pas l'essentiel. Car un repentir n'est véritable que s'il est accompagné de l'aveu de la faute et du désir profond de s'en détourner. Or, comme nous l'avons dit, la papauté n'a jamais abrogé les articles du Concile de Trente, dans lesquels elle maudit les affirmations du salut par la grâce seule sans les oeuvres.
Dans un premier temps, l'apôtre Paul écrit :"Or, nous savons que tout ce que dit la loi, elle le dit à ceux qui sont sous la loi, afin que toute bouche soit fermée, et que tout le monde soit reconnu coupable devant Dieu. (Romains 3 :19)" Il dit que la loi de Dieu s'adresse sans distinction à tous les hommes, car l'humanité entière est sous la Sainte Loi. Cette loi ne vante pas les mérites de l'homme. Elle n'est pas une image de ses vertus, ni un beau catalogue de ses capacités. Elle lui montre constamment ses injustices, ses faiblesses, ses torts et ses manquements. Si bien qu'il n'est pas un seul homme sur la terre qui puisse dire : J'aime Dieu et le prochain comme me l'ordonne la loi, et je ne fais jamais rien contre les dix commandements.
Ainsi, la loi joue un premier rôle : Elle ferme la bouche à tout homme. Cela veut dire : elle ne permet à personne de plaider sa cause devant Dieu, ni de faire valoir devant lui des oeuvres, des mérites, des qualités et des dons qui lui permettraient de revendiquer des droits.
La loi est telle, dit Paul, qu'elle ne laisse de place qu'à une fonction : montrer à l'homme sa culpabilité. Si la loi ferme la bouche à tout homme, c'est donc que personne ne peut ouvrir la bouche pour se justifier devant Dieu.
Mais l'apôtre va encore plus loin, lorsqu'il ajoute : "Car nul ne sera justifié devant Dieu, car c'est par la Loi que vient la connaissance du péché".
Donc, non seulement la loi ferme la bouche, mais elle fait exactement l'inverse de ce qu'on attend d'elle : plus on l'étudie et l'applique à sa vie pour se donner une bonne conscience, et plus elle donne mauvaise conscience. Elle agit sur la conscience comme un révélateur : Elle débusque nos mauvais sentiments. Elle dévoile nos mauvais désirs; elle soulève le voile qui cache nos hypocrisies; elle fouille chacune de nos oeuvres pour en montrer les faiblesses; elle multiplie la gravité de nos responsabilités.
L'apôtre en tire une première conclusion catégorique : La loi ne peut pas nous justifier, puisqu'elle fait l'inverse : elle nous donne la connaissance du péché. Elle ne donne donc jamais à un homme le sentiment agréable du devoir accompli, mais de l'insuffisance et de la culpabilité. Elle ne laisse jamais l'âme en repos. Elle ne fait que désespérer et remplit le coeur de doute et de colère.
Dans un autre texte Paul dit que "ceux qui s'attachent aux oeuvres de la Loi sont sous la malédiction". Pourquoi ? Pour la simple raison que la loi n'arrête pas de condamner. La justice des oeuvres est donc une justice qui condamne, qui désespère, qui dégoûte et qui tue.
Et il faut qu'il en soit ainsi pour que l'homme parvienne à la conviction que le péché agit constamment dans son coeur, et pour qu'il désespère totalement de lui-même et de tout mérite, jusqu'à ce qu'une autre justice vienne le relever et le sauver.
II
Après nous avoir montré comment la loi est une voie sans issue, l'apôtre nous montre maintenant quelle est la seule justice qui donne la vie. Là encore, il est clair et catégorique. Il écrit :"21 Mais maintenant, sans la loi est manifestée la justice de Dieu, à laquelle rendent témoignage la loi et les prophètes, 22 justice de Dieu par la foi en Jésus-Christ pour tous ceux qui croient. (Romains 3)". Il nous montre comment le pécheur peut trouver une belle justice. Elle ne vient pas de la loi, donc du mérite. Elle ne s'obtient que par la foi, et non par la foi en l'homme, mais la foi en la justice d'un autre : la justice du Christ.
Et pour que le lecteur comprenne bien son propos et ne s'imagine pas que la justice qui vient du Christ est, elle aussi, une justice que l'homme doit s'acquérir par quelque mérite supplémentaire, il écrit :"23 Car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu; 24 et ils sont gratuitement justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est en Jésus-Christ. (Romains 3)". Avouez qu'il s'agit là d'une affirmation merveilleuse !
Tous les hommes sont pécheurs et privés de la gloire, et donc de justice. La justice qui vient du Christ justifie gratuitement par grâce. La gratuité et la grâce exclues toute notion de paiement, de mérite, d'échange, de compensation ou de contrepartie.
Dieu donne, au pécheur privé de gloire, une justice gratuite, obtenue par la foi seule. Jésus n'exige rien du paralytique auquel il dit : "Prends courage, mon enfant, tes péchés te sont pardonnés". Il n'exige rien du larron repentant auquel il donne l'entrée dans le paradis céleste. Il n'exige rien de la femme à laquelle il dit : "Va, ta foi t'a sauvée".
Et pour qu'on ne dise pas que Paul invente ici une nouvelle doctrine, l'apôtre précise que toute la Bible"La loi et les prophètes" annonce cette justice gratuite en Jésus-Christ.
C'est par grâce que Dieu a fait alliance avec Abraham, en lui promettant une postérité qui sauvera l'humanité. C'est par grâce qu'il n'arrête pas de pardonner les péchés de son peuple, en raison du Fils de David, l'enfant-Sauveur de la promesse. La justice qui justifie le coupable ne vient donc pas de l'homme, mais de Dieu. Jésus dit aux disciples, après sa résurrection : "Ainsi il est écrit que le Christ souffrirait, et qu'il ressusciterait des morts le troisième jour, et que la repentance et le pardon des péchés seraient prêchés à toutes les nations, à commencer par Jérusalem". (Luc 24 : 45-47). Peut-on être plus clair ?
Reste une objection : Comment le Dieu juste peut-il justifier un coupable, sans faillir à sa justice ? N'est-il pas profondément injuste s'il déclare juste un coupable ?
L'apôtre explique :"25 C'est lui que Dieu a destiné, par son sang, à être, pour ceux qui croiraient victime propitiatoire, afin de montrer sa justice, parce qu'il avait laissé impunis les péchés commis auparavant, au temps de sa patience, afin, dis-je, 26 de montrer sa justice dans le temps présent, de manière à être juste tout en justifiant celui qui a la foi en Jésus. (Romains 3)".
C'est vrai, Dieu ne peut pas déclarer juste un coupable sans devenir lui-même injuste. Mais dans son immense compassion envers les pécheurs, il va fournir lui-même la solution. Il va punir les péchés du monde en Jésus-Christ, la victime expiatoire.
Christ, le Fils bien-aimé de Dieu, va verser son sang et se rendre obéissant jusqu'à la mort, pour payer la dette du péché du monde. Et il pourra nous offrir une justice parfaite, parce qu'il est Dieu, et donc juste, saint et fort pour vaincre le péché, le monde, l'enfer et le diable. Il est écrit :"Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même, en n'imputant point aux hommes leurs offenses". Et puis encore :"A celui qui ne fait point d'oeuvre, mais qui croit en celui qui justifie l'impie, sa foi lui est imputée à justice".
Voilà donc, chers amis, la justice parfaite qui donne la vie au pécheur le plus coupable. Elle n'exige aucun mérite, aucune vertu, aucune volonté, aucune force. Elle accueille le pécheur comme il est et le prend là où il est et tel qu'il est. Elle n'exclut personne. Elle donne gratuitement le pardon, la justice et le salut éternel à quiconque croit.
Seule cette justice liée à l'Agneau de Dieu, offre au pécheur tourmenté une consolation immense, un soulagement total, un réconfort permanent, une conscience paisible et chaque fois rafraîchie. Elle lui donne l'assurance d'être vraiment aimé et sauvé. C'est pourquoi aussi, la justice qui vient de Christ est si agréable et si paisible. Elle constitue pour le croyant une grande sécurité, un refuge très fort contre toutes les accusations.
Et maintenant, Paul conclut en disant : "Où est le sujet de se glorifier ? Il est exclu". C'est comme s'il nous disait : A qui devez-vous le mérite d'être pardonnés, consolés, justifiés, rachetés et bénis ? A la Loi ? Aux mérites ? A la bonne volonté ou aux ressources morales de l'homme ? A sa dignité ? Non, mais à la seule justice qui vient du Christ : "Car nous pensons que l'homme est justifié par la foi, sans les oeuvres de la loi".
Et maintenant faisons bien attention. Aucun croyant au monde ne connaît jamais trop bien la justice qui le sauve et le console.
Tantôt nous pensons que nous devons faire quelque chose par nous-mêmes pour que Dieu nous aime encore mieux et plus fort.
Tantôt c'est l'inverse, nous désespérons de la grâce en voyant nos péchés si nombreux. C'est pourquoi, nous devons toujours revenir au Christ, contempler ses souffrances et sa mort, et apprendre à voir combien la justice qu'il nous donne est immense et certaine.
Puisse le Seigneur conduire nos pas sur le chemin de la paix. Amen !
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